Dans la torpeur chaude

le chant d'un coq invisible

Devenir l'instant

La figue comme miel

la chaleur mûre

l'été dans la bouche

Devenir fruit

La feuille blanche

la trace noire à l'encre

Devenir pinceau

Les éclats en rire

le cristal d'enfance

Devenir vibrance

L'odeur mouillée d'embruns

les grondements claqués d'eau

Devenir vent

Sous le saule

bruissement de l'air argenté

Devenir souffle

Une voix, un son pur

Après,

Devenir le silence vacillant

La chaleur en vague l'air frais

sous le brun rouge des paupières

L'eau glougloute

le corbeau bleu croasse  le ciel

L'air évente un pas de deux

léger, pas rythmé

Silence, on inhale tiède

on image fixe les lointains

Les branches effeuillent les contretemps

la lumière et l'ombre

furtivement les sensations

Je laisse flotter la chaise longue

Cachés dans les blés mûrs

Nous sauvagerons jusque sous l'églantier

Tu margueriteras pétales après feuilles

Et je coquelicoterai le rouge à vif

Couverts de rosée

Nous herbefollerons nos haleines de bleuet

En route

Le ciel gronde

les gouttes brillent

en minuscule

Le vert autour

se voudrait

ocre d'été

Les blés toutes herbes

au vent révérencent

les coquelicots

Les traits blancs

derrière devant déroutent

le gris horizon

En retard

impression

Y a plus de temps pour le hasard

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